La mondialisation a transformé les stratégies d’externalisation des entreprises. Longtemps dominé par l’offshoring (délocalisation lointaine), un nouveau modèle s’impose progressivement : le nearshoring. Cette approche consiste à transférer certaines activités dans un pays proche géographiquement et culturellement, tout en réalisant des économies.
Adoptée par de nombreux secteurs, notamment l’informatique, la production industrielle ou les services clients, cette stratégie devient incontournable à l’heure où les chaînes d’approvisionnement doivent gagner en résilience, agilité et efficacité.
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Qu’est-ce que le nearshoring ? Définition claire et exemples concrets

Le terme nearshoring désigne une stratégie d’externalisation où une entreprise délocalise certaines activités vers un pays proche géographiquement, plutôt que vers une région lointaine. Cette pratique se distingue de l’offshoring, où la délocalisation se fait souvent vers l’Asie, et du reshoring, qui consiste à rapatrier les activités dans le pays d’origine.
Prenons un exemple : une entreprise française qui transfère son service de développement logiciel en Pologne pratique le nearshoring. Cette proximité permet de réduire les décalages horaires, de faciliter les échanges, et d’améliorer la coordination globale des projets.
Origine du terme et évolution historique
Le nearshoring est né en réponse aux limites de l’offshoring classique. Dans les années 2000, l’Asie, notamment la Chine et l’Inde, étaient les destinations privilégiées pour les grandes entreprises. Cependant, les tensions géopolitiques, les coûts cachés, les barrières linguistiques et culturelles ont poussé à repenser la stratégie.
Dès les années 2010, l’idée de produire « moins loin » prend de l’ampleur. Aujourd’hui, le contexte post-COVID, les pénuries, et les crises logistiques ont accéléré cette transition vers des partenaires plus proches.
Différence entre nearshoring, offshoring et reshoring
Stratégie | Définition | Exemple typique |
Offshoring | Délocalisation vers un pays lointain | Fabrication en Chine pour une marque européenne |
Nearshoring | Délocalisation vers un pays voisin | Externalisation en Tunisie pour une entreprise française |
Reshoring | Rapatriement dans le pays d’origine | Réouverture d’une usine en France |
Les avantages du nearshoring pour les entreprises
Réduction des coûts logistiques et opérationnels
Le transport est moins cher et plus rapide. Une chaîne d’approvisionnement raccourcie réduit les délais et les coûts liés aux douanes, à la gestion des stocks et à la logistique.
Amélioration de la réactivité et du time-to-market
En étant plus proche des marchés cibles, les entreprises peuvent s’adapter plus vite aux évolutions de la demande. Elles améliorent ainsi leur compétitivité face à des concurrents plus lents à livrer ou à innover.
Facilité de communication et proximité culturelle

Les équipes peuvent travailler dans des fuseaux horaires compatibles. Moins de malentendus, plus de collaboration, et une culture plus proche (linguistiquement ou en termes de valeurs de travail) améliorent la qualité des échanges.
Les limites et inconvénients du nearshoring
Coûts parfois supérieurs à l’offshoring
Le principal frein est d’ordre économique. Les coûts salariaux dans les pays proches peuvent être moins compétitifs que dans les destinations lointaines. Le gain financier dépend donc du type d’activité externalisée.
Risques politiques ou instabilité régionale
Même les pays proches peuvent être confrontés à des tensions politiques ou sociales. Il est crucial d’analyser la stabilité du pays avant d’y délocaliser une partie de ses opérations.
Capacité limitée de certaines régions
Certains pays partenaires manquent encore d’infrastructures modernes ou de talents spécialisés, en particulier dans les secteurs technologiques de pointe. Cela peut freiner la montée en charge des projets.
Cas concrets et secteurs concernés
Le nearshoring séduit de nombreux secteurs en quête d’efficacité et de flexibilité. Voici les plus concernés :
Le nearshoring dans le secteur IT
Les services numériques sont en tête de l’adoption du nearshoring. Le développement de logiciels, les tests applicatifs, ou encore la maintenance IT sont fréquemment externalisés vers des pays comme la Roumanie, la Pologne, ou la Tunisie. Ces destinations offrent un bon équilibre entre qualité technique, niveau de formation et maîtrise des langues étrangères.

Industrie automobile et production électronique
Les groupes automobiles européens, notamment français et allemands, pratiquent le nearshoring pour assembler ou fabriquer des pièces dans des pays comme la République Tchèque, la Slovaquie ou le Maroc. Cela permet d’optimiser la chaîne logistique tout en respectant des normes strictes de qualité.
Services client et centres d’appels
De nombreuses entreprises externalisent leur service client vers des pays francophones proches, tels que le Maroc ou le Sénégal. Cela permet de maintenir une qualité d’échange élevée tout en réduisant les coûts opérationnels.
Comment réussir une stratégie de nearshoring ?
Choisir le bon pays partenaire
Tout commence par une analyse stratégique. L’entreprise doit prendre en compte des critères comme :
- La stabilité politique et économique
- La disponibilité des talents
- Les infrastructures technologiques
- La proximité culturelle et linguistique
Un bon exemple : le Portugal, souvent choisi pour sa stabilité, son niveau technique élevé et sa proximité avec les marchés européens.
Mettre en place un pilotage efficace
La réussite repose aussi sur la gouvernance du projet. Il est crucial de définir :
- Un cadre contractuel clair
- Des indicateurs de performance
- Un management de proximité, avec des échanges réguliers
Il est recommandé d’avoir un référent interne dédié à la coordination avec le partenaire nearshore.
Maintenir une qualité constante

Le nearshoring ne doit pas signifier une baisse de qualité. Il est essentiel d’investir dans :
- La formation des équipes
- La documentation des process
- Les audits réguliers
Cela permet de garantir un niveau de prestation constant, voire supérieur, à celui en interne.
FAQ sur le nearshoring
Nearshoring vise des pays proches géographiquement et culturellement, tandis que l’offshoring concerne des destinations lointaines. Le nearshoring favorise la réactivité et réduit les risques logistiques.
Oui. De nombreuses PME et startups optent pour le nearshoring pour accéder à des talents spécialisés tout en maîtrisant leur budget.
La Pologne, la Roumanie, le Portugal et les pays du Maghreb (comme le Maroc et la Tunisie) sont très prisés.
En général, oui. Surtout lorsqu’il s’agit de pays européens ou partenaires adoptant des normes équivalentes au RGPD.
Ils incluent la capacité limitée de certaines zones, les fluctuations politiques ou encore un manque de maturité digitale dans certaines régions.
Il faut comparer les coûts totaux (salaires, logistique, gestion) aux bénéfices attendus (gain de temps, qualité, flexibilité). Des KPIs précis aident à suivre la performance.
Le nearshoring s’impose aujourd’hui comme une alternative stratégique intéressante face à l’offshoring traditionnel. En rapprochant les sites de production ou les services des marchés cibles, il permet de réduire les délais, les coûts logistiques et d’améliorer la qualité et la flexibilité. Toutefois, cette stratégie présente aussi certaines limites, notamment en termes de coûts parfois plus élevés et de contraintes réglementaires. Pour une entreprise, bien comprendre ces enjeux est essentiel afin de choisir la solution la plus adaptée à ses objectifs et à son contexte.
Pour aller plus loin et faire le bon choix entre une stratégie de nearshoring ou d’offshoring, découvrez notre article complet : Comment choisir entre une stratégie de nearshoring ou d’offshoring pour son business ?